L’Afrique n’a exploité que 11 % de son potentiel hydroélectrique, mais le secteur est en pleine expansion et pourrait devenir un pilier majeur de l’approvisionnement électrique du continent. En 2024, les capacités hydroélectriques installées ont atteint un niveau record de 4,5 gigawatts (GW), contre 2 GW l’année précédente, selon le rapport « 2025 World Hydropower Outlook » de l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA).
Ce rapport souligne que les nouvelles installations ont porté le total à plus de 47 GW, générant une production d’électricité de 167 térawattheures (TWh). Ces chiffres incluent 43,5 GW issus de barrages conventionnels et 3,7 GW provenant de stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), qui jouent un rôle crucial dans le stockage et la gestion de l’énergie. En 2024, ces STEP ont ajouté 349 mégawatts (MW) à la capacité totale.
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L’hydroélectricité représente désormais 20 % du mix électrique du continent, avec le barrage de Julius Nyerere en Tanzanie, d’une capacité de 2 115 MW, comme projet phare de l’année. D’autres projets notables incluent l’ajout de 800 MW au Grand barrage de la Renaissance (GERD) en Ethiopie et la centrale de Karuma en Ouganda (600 MW).
Un Potentiel Inexploité
L’Ethiopie est le leader en termes de capacité installée, suivie par l’Angola, l’Afrique du Sud, la République Démocratique du Congo (RDC) et la Zambie. Le rapport met en lumière les opportunités de développement, soulignant que l’Afrique possède l’un des potentiels de croissance les plus importants au monde. Des projets émergent, souvent soutenus par des investisseurs privés, renforçant l’hydroélectricité comme élément clé de la transition énergétique.
Cependant, l’accès au financement demeure un obstacle majeur. Environ 63 GW de projets sont actuellement en attente, freinés par la réticence des investisseurs face aux risques financiers, notamment le risque d’achat de production et les coûts de couverture des fluctuations monétaires. Des projets d’envergure, comme le Grand Inga en RDC, rencontrent également des difficultés liées à la gouvernance et à l’opposition locale.
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Malgré ces défis, 18,5 GW de projets ont été approuvés, bien qu’ils ne soient pas encore en construction. En les combinant avec les projets en cours, totalisant 16 GW, l’Afrique pourrait augmenter ses capacités hydroélectriques conventionnelles de près de 80 %. La clé pour unlocker ce potentiel réside dans l’amélioration de la bancabilité des projets, afin d’attirer davantage d’investissements et de soutenir une transition énergétique durable sur le continent.
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