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Coton : le Mali mise sur une hausse 672 000 hectares pour relancer sa production en 2025/2026

Le Mali entend renforcer sa position dans la filière cotonnière ouest-africaine. Pour la campagne 2025/2026, le pays prévoit de consacrer 672 000 hectares à la culture du coton, soit 50 000 hectares supplémentaires par rapport à la saison précédente. L’annonce a été faite dans un communiqué publié le 26 juin sur le site du ministère de l’Agriculture.

par Patricia Angonemane

Cette augmentation de 7,8 % des superficies cultivées s’inscrit dans la stratégie du gouvernement de relance du secteur agricole, et en particulier de la filière coton, qui constitue depuis plusieurs décennies un pilier de l’économie rurale malienne. Le coton, parfois surnommé « l’or blanc », représente en effet l’une des principales sources de devises du pays, ainsi qu’un moteur d’emplois directs et indirects dans les zones rurales.

Deuxième producteur de coton en Afrique de l’Ouest derrière le Bénin, le Mali ambitionne de retrouver son rang de leader régional, qu’il occupait encore récemment. Mais la filière a dû faire face ces dernières années à de nombreux obstacles : conditions climatiques extrêmes, retards dans la distribution des intrants agricoles, instabilités sécuritaires dans certaines régions, sans oublier les perturbations logistiques causées par les crises régionales et internationales.

Malgré ce contexte difficile, les autorités affichent leur volonté d’avancer. « Le taux de réalisation des emblavures est déjà de 38,03 %, contre 26,90 % à la même période l’an dernier », a déclaré Kouloumégué Dembélé, président-directeur général de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), l’entreprise publique chargée de l’encadrement de la production cotonnière. En chiffres, cela représente 255 561 hectares déjà semés à ce stade de la campagne.

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L’objectif global de cette initiative est de porter la production nationale de coton graine à 682 000 tonnes, soit une hausse de près de 20 % par rapport aux 569 000 tonnes enregistrées lors de la campagne précédente, selon les estimations fournies par le Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA).

Toutefois, les performances attendues restent conditionnées à plusieurs facteurs. Les experts du secteur soulignent l’importance d’un approvisionnement rapide et fiable en intrants agricoles – engrais, semences de qualité, produits phytosanitaires – ainsi que le respect du calendrier des semis. Le moindre retard pourrait impacter négativement la croissance des cultures.

Un autre enjeu majeur reste la capacité des exploitations à résister aux aléas climatiques. En 2024, le Mali a été particulièrement touché par de fortes inondations dès le mois de juillet, affectant plusieurs zones de production. Ce type d’événement, de plus en plus fréquent avec le changement climatique, nécessite une adaptation rapide des pratiques agricoles, y compris l’introduction de variétés plus résilientes et une meilleure gestion des sols et de l’eau.

La réussite de la campagne 2025/2026 dépendra également de la mobilisation des différents acteurs de la filière : les producteurs organisés en coopératives, les techniciens de la CMDT, les autorités locales et les bailleurs de fonds qui accompagnent le développement agricole. Une coordination efficace entre ces acteurs est jugée indispensable pour surmonter les défis structurels.

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Enfin, au-delà des objectifs de production, l’État malien souhaite renforcer la transformation locale du coton pour en tirer davantage de valeur ajoutée. Des projets de relance de l’industrie textile sont régulièrement évoqués, dans le but de créer des emplois, d’exporter des produits finis plutôt que bruts, et de mieux intégrer la chaîne de valeur.

Dans un contexte économique marqué par des tensions budgétaires et des défis sécuritaires persistants, la relance de la filière coton apparaît comme un levier stratégique, non seulement pour générer des revenus, mais aussi pour renforcer la stabilité sociale dans les régions agricoles.

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