C’est un système de mesure tout-en- un qui a été déployé dans les pays côtiers d’Afrique. Concrètement, les caméras mesurent les variations du niveau de la mer à la côte, là où les informations collectées par l’altimétrie satellite se font seulement au large, à au moins 25 km des côtes, et là où les marégraphes sont difficiles à installer, du fait du danger associé au déferlement des vagues. Le réseau collecte en outre des données locales à long terme sur les vagues, avec une précision bien souvent supérieure à celle des données de modèles et de réanalyse régionale disponibles. Pour se faire, chaque système local se compose d’une partie matérielle avec une caméra ou un ordinateur local et d’une partie logicielle c’est-à-dire des algorithmes de traitement. La caméra collecte des images optiques de la zone littorale, ensuite les algorithmes traitent les images collectées afin d’en estimer les paramètres hydrodynamiques et morphologiques.
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Un système de contrôle à distance qui permet une surveillance en temps réel, essentielle pour les systèmes d’alerte précoce dans ces zones très exposées aux aléas océaniques et climatiques.
Dans la localité du Cap Cameroun, à l’estuaire du Wouri, la position actuelle d’une antenne de télécommunications à plus de 300 mètres dans l’océan, témoigne ainsi de la vulnérabilité induite par la coupe du bois de mangrove pour le chauffage et le fumage des produits halieutiques. Les conséquences qui en résultent sont des phénomènes d’érosion, de submersion et d’inondation dévastateurs engendrant des pertes humaines et matérielles. À Saint Louis au Sénégal, par exemple, l’élargissement de la brèche artificielle entre le fleuve à l’océan, initialement de 4 mètres et mesurant aujourd’hui plusieurs kilomètres de large, a conduit à plusieurs centaines de morts depuis son ouverture en 2003.
Une surveillance régulière et à long terme apparaît par conséquent indispensable.
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Pour ce faire, le réseau de caméras pour la surveillance des zones côtières est peu à peu mis en place depuis 2013 en Afrique centrale et de l’Ouest, est formé de huit stations installées dans cinq pays : Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Cameroun.
Notons que les sites d’installation ont été choisis du fait de la forte vulnérabilité observée dans ces localités. Le rôle du réseau est de donner des informations complémentaires à celles collectées sur le terrain et par l’observation satellitaire afin de mieux comprendre et prédire les risques.