Peu après son investiture, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un acte qui pourrait avoir des répercussions graves sur les efforts sanitaires, notamment en Afrique. Ce retrait, justifié par Trump par des disparités dans les contributions financières entre les États-Unis et la Chine, remet en question l’engagement américain envers la santé mondiale.
Les États-Unis sont l’un des principaux contributeurs de l’OMS, finançant environ 14 % de son budget par le biais de cotisations et de dons. Leur retrait entraînera une réduction significative des ressources financières de l’organisation, ce qui pourrait affecter sa capacité à opérer, surtout dans des régions vulnérables comme l’Afrique. L’OMS joue un rôle vital en renforçant les systèmes de santé, en luttant contre les maladies transmissibles et non transmissibles, et en gérant les urgences sanitaires sur le continent.
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L’appui de l’OMS a été crucial dans la réponse à la pandémie de COVID-19 en Afrique. Grâce à une coordination efficace entre les États et l’organisation, des initiatives comme le programme COVAX ont permis une distribution de vaccins, illustrant l’importance des partenariats internationaux pour la gestion des crises sanitaires. Le retrait américain soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’OMS à faire face aux futures crises sanitaires et à maintenir un système de surveillance épidémiologique efficace.
La situation est d’autant plus préoccupante alors que l’OMS a lancé un appel d’urgence le 16 janvier 2025, réclamant 1,5 milliard de dollars pour faire face à des crises sanitaires sans précédent. Environ 305 millions de personnes sont prévues d’avoir besoin d’une aide humanitaire urgente cette année, en raison de conflits, de changements climatiques, d’épidémies et de déplacements de populations. Cet appel vise à soutenir des interventions cruciales dans 42 urgences sanitaires, dont 17 classées au niveau 3, le plus grave.
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En réponse à cette décision américaine, l’Union européenne (UE) a tenté de rassurer sur la continuité du financement de l’OMS. Delphine Colard, porte-parole adjointe du Parlement européen, a affirmé que l’UE fera tout son possible pour soutenir l’OMS, bien que ses marges de manœuvre soient limitées, notamment après une réduction d’un milliard d’euros de son programme EU4Health.
Alors que le continent africain est confronté à des défis majeurs en matière de santé, le retrait des États-Unis accentue les incertitudes et souligne l’urgence de diversifier les partenariats pour renforcer les systèmes de santé. Il est essentiel de maintenir une coopération internationale solide pour garantir la réponse aux crises sanitaires et assurer un avenir plus résilient pour les populations vulnérables.