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Deuxième Sommet Africain du Climat : Vers des Engagements Concrets pour l’Avenir

par Patricia Angonemane

Deuxième Sommet Africain du Climat : Vers des Engagements Concrets pour l’Avenir

Du 8 au 10 septembre 2025, Addis-Abeba, Éthiopie — Par [Votre Nom]

Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, accueille cette semaine le deuxième Africa Climate Summit (ACS2), réunissant 25 000 participants, dont de nombreux chefs d’État et experts du climat. Ce sommet crucial se déroule en prélude aux négociations de la COP30 et vise à converger les intérêts des nations africaines face aux défis climatiques.

Le premier sommet, tenu en 2023, avait suscité un vif enthousiasme avec près de 26 milliards de dollars de promesses d’investissements climatiques annoncées d’ici 2030. Cependant, deux ans plus tard, il est encore difficile d’évaluer l’impact réel de ces promesses. L’ACS2 se veut une occasion de capitaliser sur les résultats du premier sommet, avec pour thème central : « Accélérer les solutions climatiques mondiales : financer le développement résilient et vert de l’Afrique ». Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, a souligné l’importance de transformer les promesses vagues en engagements financiers concrets. « L’ACS2 doit catalyser des investissements, des politiques et de l’espoir », a-t-il affirmé.

Malgré les discussions prometteuses, les financements promis aux pays en développement, notamment en Afrique, ont souvent été décevants. L’exemple le plus marquant reste les 100 milliards de dollars annuels promis lors de la COP21, qui n’ont pas été honorés. En 2020-2021, l’Afrique n’a reçu qu’environ 13 milliards de dollars par an pour l’adaptation climatique, représentant seulement 20 % des besoins mondiaux. Face à cette situation, plusieurs dirigeants africains, comme William Ruto du Kenya, ont exprimé leur frustration quant à l’écart entre les annonces et leur matérialisation. La Déclaration de Nairobi, issue du premier ACS, a marqué le début d’une volonté collective des pays africains de défendre leurs intérêts climatiques communs. L’ACS2 devrait aboutir à une nouvelle Déclaration d’Addis-Abeba, qui servira de feuille de route pour la COP30.

L’un des objectifs majeurs de l’ACS2 est de lier directement les promesses de 2023 à des projets tangibles. Des consultations inclusives ont été menées en mai, impliquant ONG, jeunes, initiatives féminines et communautés autochtones, afin de construire un agenda plus représentatif des réalités africaines. Les journées préparatoires, qui ont eu lieu du 5 au 7 septembre, ont affiné le programme du sommet. Les dirigeants souhaitent mettre en avant des solutions africaines, telles que les énergies renouvelables et les innovations basées sur la nature, qui méritent un soutien massif. Mahmoud Ali Youssouf a insisté sur l’importance de démontrer comment l’écologie et les solutions durables peuvent stimuler l’économie et renforcer la résilience des communautés.

Cependant, l’absence de financement privé représente un obstacle majeur. Selon le Global Center on Adaptation (GCA), seulement 3 % des besoins d’adaptation en Afrique sont financés par le secteur privé. Les États africains plaident pour une plus grande contribution des entreprises, mais les grandes multinationales, souvent investies dans les énergies fossiles, restent réticentes. Les gouvernements africains doivent naviguer prudemment entre leurs priorités immédiates, telles que les infrastructures et l’emploi, et les objectifs climatiques à long terme. L’ACS2 se trouve donc à un carrefour critique, où il doit transformer les promesses en actions mesurables et établir les bases d’une collaboration durable avant la COP30.

Le deuxième Sommet africain du climat représente une opportunité unique pour l’Afrique de faire entendre sa voix sur la scène mondiale et de se positionner comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique. Si l’ACS2 réussit à transformer ses ambitions en engagements concrets, il pourrait bien ouvrir la voie à un avenir plus résilient et durable pour le continent. Faute de quoi, il risquerait de devenir un autre rendez-vous manqué dans l’histoire des sommets internationaux.

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