En Afrique du Sud, des milliers de citoyens, dont des communautés indigènes, se sont mobilisés il y a deux semaines lors d’une manifestation nationale contre un projet d’étude sismique prévu par la société Shell dans le pays. Le géant anglo-néerlandais prévoit de forer des réserves de pétrole et de gaz au large de la côte sauvage orientale du pays. À ce sujet, deux requêtes judiciaires ont été déposées pour contester ce permis d’exploration pétrolière et gazière délivré par le gouvernement. Les requérants exigent le respect du droit constitutionnel, un environnement sûr et sain, ainsi que le respect d’un consentement libre et informé.
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Les activistes et les communautés autochtones craignent les conséquences d’une éventuelle extraction de pétrole sur la vie marine, ainsi que la pollution des écosystèmes côtiers dont dépendent les communautés Xhosa pour leur subsistance et leurs rituels traditionnels.
Le ministre en charge des ressources minérales et de l’énergie a annoncé le soutien du gouvernement au géant néerlandais qui entend faire des explorations pétrolières. Les activistes critiquent la position du pouvoir en place pour ce type d’autorisation et l’accusent « d’apartheid » et de « colonialisme d’un type particulier. »
Au cours de l’une des manifestations spontanées les plus importantes de l’Afrique du Sud postapartheid, des milliers de personnes se sont rassemblées sur les plages de la côte est du pays. Le dimanche 5 décembre, les voix de 1000 manifestants se sont fait entendre sur l’embouchure de la rivière Mzamba, une zone située au cœur de l’endroit où les activités pétrolières sont censées se dérouler. Ils protestaient contre une étude sismique 3D offshore, prévue par le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell. D’autres manifestations sont attendues. De nombreux manifestants sont issus des populations indigènes et des communautés locales qui considèrent l’océan non pas seulement comme une source de subsistance, mais comme un élément ayant une importante signification culturelle.
L’étude prévue entre décembre 2021 et mars 2022, consiste en l’exécution d’ondes de choc semblables à des explosions qui seront envoyées à travers le fond marin à des intervalles de 10 secondes pendant 24 heures tous les jours. Dans une réponse écrite à Mongabay, Shell a affirmé avoir « une longue expérience dans la collecte de données sismiques en mer et ils assurent qu’ils prendront grand soin de prévenir ou de minimiser les impacts potentiels sur les poissons, les mammifères marins et autres espèces sauvages. »
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En 2016, la province sud-africaine du Kwazulu Natal a enregistré un nombre record. 74 animaux marins échoués sur le rivage. Bien qu’aucun lien direct n’ait été établi, ce phénomène a été attribué à une étude sismique qui s’est prolongée durant la saison des baleines.
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