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L’eau potable goutte

by AfriVe
rareté de l'eau

À l’approche de l’échéancier de l’Agenda 2030, l’atteinte de l’ODD 6 est encore insatisfaisante pour les Nations Unies. À ce propos, le SDGR2021 indique que 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde et 4,2 milliards ne bénéficient pas des services d’assainissement. En Afrique subsaharienne par exemple, la situation est plus criarde avec près de 200 millions de victimes, obligées de parcourir de longues distances pour obtenir de l’eau potable.

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Qu’est-ce qui expliquent les difficultés d’accès à l’eau salubre ?

L’accès à l’eau potable est l’une des gangrènes du continent africain malgré son fort potentiel. Plusieurs raisons expliquent un tel phénomène.

  • Obsolescence des infrastructures hydrauliques

Sur le continent, ce sont davantage les barrages qui dominent le secteur : des milliers sont déjà fonctionnels et d’autres en construction. D’ailleurs, le plus grand d’entre eux à ce jour est le barrage de la Renaissance (Éthiopie) d’une capacité de 6.450 Mw. Hélas, la plupart de ces sites sont assez vieux : certains ont déjà 30 ans d’existence. Rien qu’au Burkina Faso, sur les 1.100 barrages qui existent, seulement 10% sont en bon état. (Estimation faite en 2021).

  • Gaspillage de l’eau

Selon les prévisions de la Banque Mondiale, l’on estime que la demande en eau risque de grimper à 50% d’ici 2030. Malgré sa rareté, l’eau est gaspillée à outrance dans les activités humaines : agriculture, industrie et travaux domestiques. Et le comble en Afrique, cette eau usée se retrouve dans les lacs, marigots, etc. où les populations viennent s’approvisionner. Conséquemment, l’on assiste au développement des maladies hydriques : choléra, typhoïde, etc.

  • Urbanisation galopante

Les barrages, forages et autres infrastructures hydrauliques entraînent un déplacement massif des populations vers les villes. Une situation assez alarmante quand on sait que certaines cités d’Afrique (Khartoum, Lagos, etc.) avoisinent déjà les 10 millions d’habitants. D’ici 2025, l’Afrique comptera 2,5 milliards d’habitants dont 24 millions de déplacés urbains par an. Il sera donc difficile de satisfaire la demande globale à moins de développer des stratégies innovantes.

Quelles solutions pour atteindre l’ODD 6 en Afrique ?

Atteindre cet objectif en Afrique passe nécessairement par le recyclage ou le traitement des eaux usées. Évidemment, les méthodes diffèrent en fonction des pays.

  • Les AEP (Adduction d’Eau Potable)

Ce sont des installations destinées à faciliter l’accès à l’eau saine. Elles sont déployées par les pouvoirs publics, via les fournisseurs nationaux et les entreprises privées. Ce fut le cas pour la Côte d’Ivoire en 2019. Le pays a reçu 36 ouvrages par l’intermédiaire de l’ONEP (Office National de l’Eau Potable). Un tel geste vient renforcer les capacités hydriques du pays qui, rappelons-le, est quand même un bon élève en la matière. Actuellement, son taux d’accès à l’eau est de 82%.

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  • Les forages

Qu’ils soient installés dans des espaces publics ou dans les logements, on les retrouve sous 2 formes : les pompes à motricité humaine et les pompes hydroélectriques. C’est ainsi qu’en 2021, le Togo a procédé à la remise en service de 30 forages et inauguré 344 autres pour desservir écoles, centres de santé et communautés rurales.

  • Le bio mimétisme

C’est une technique récente qui permet de transformer les eaux usées en eaux améliorées via les trésors de la nature. De fait, ce procédé encourage la protection de l’environnement, car leur traitement n’engendre aucun rejet de polluants. En Afrique, le pionnier en matière de traitement des eaux usées est l’Afrique du Sud, depuis 1980. Dans la localité de Langrug, les riverains déversent leurs eaux usées de lessive et vaisselle dans des fosses spécifiques. Les roseaux et iris qui s’y trouvent vont extraire les polluants et rendre l’eau réutilisable.

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