Selon l’édition inaugurale du Rapport sur l’état de l’environnement en Afrique
2023 publiée à Nairobi, les rendements agricoles sur le continent pourraient
chuter jusqu’à 50% dans les années à venir en raison de l’assèchement des
rivières dû aux effets du changement climatique. Par ailleurs , la dégradation
de l’environnement et la perte de biodiversité ont favorisé sur le continent,
une perte de 4 millions d’hectares de couverture forestière chaque année, soit
le double du taux moyen mondial.
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C’est l’une des causes majeures de la migration de plus de 50 millions de
personnes des zones dégradées d’Afrique subsaharienne vers l’Afrique du
Nord et l’Europe en 2020, selon le rapport compilé par l’Inde Centre pour la
science et l’environnement (CSE), sorti en octobre à Nairobi. Le rapport fait
état que tous les bassins hydrographiques critiques du continent deviennent
des points chauds de compétition pour l’eau. Entre autres ces bassins, le lac
Tchad, partagé par le Tchad, le Nigeria, le Cameroun et le Niger, le fleuve Nil
partagé par l’Égypte, l’Ouganda, le Soudan et l’Éthiopie ; le lac Victoria,
partagé par le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie ; et le fleuve Niger utilisé par
les communautés du Niger, du Mali et du Nigeria, le bassin du fleuve Congo,
utilisée par le Cameroun, la République centrafricaine, la République
démocratique du Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon, ainsi que le bassin
du lac Malawi partagé par la Tanzanie et le Malawi et enfin le bassin du lac
Turkana au Kenya et en Éthiopie.
Pour ce qui est du lac Tchad, “sa masse d’eau aurait diminué de 90% depuis
les années 1960 en raison de la surexploitation et des effets du changement
climatique”. « Dans le bassin du Congo, les conflits ont commencé en 1960. Le
bassin est témoin de crises multiformes, notamment des déplacements forcés,
des conflits violents, une instabilité politique et les impacts du changement
climatique ». Les conflits autour des ressources du lac Turkana sont quant à eux récents et
remontent à 2016, lorsqu’il a été observé qu’avec 90% de son eau provenant
de la rivière Omo en Éthiopie, la hausse des températures et la diminution des
précipitations avaient contribué au « retrait » du lac vers le Kenya.
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« Le continent a la responsabilité collective de gérer l’environnement de
manière durable tout en donnant une orientation sur la position que l’Afrique
devrait adopter lors de la prochaine COP28 de l’ONU à Dubaï », a déclaré
Mamo Boru Mamo, directeur de l’Autorité nationale de gestion de
l’environnement du Kenya (NEMA).