En toile de fond, une réalité peu contestée : si les femmes sont parmi les premières exposées aux effets des crises climatiques, elles sont aussi à l’origine de nombreuses solutions. Pourtant, leur rôle reste marginalisé dans les instances de décision. C’est pour corriger ce déséquilibre que Tania-Bénédicte M’Baka, fondatrice de MClimat, a lancé cette initiative. Son ambition : mettre en lumière les contributions féminines à l’adaptation, dans toutes leurs formes — politiques, économiques, sociales ou culturelles.
Le programme de la conférence, réparti en quatre tables rondes, a couvert un large spectre de thématiques. D’abord, la gouvernance climatique, avec un focus sur la place des femmes dans les dispositifs de pilotage local et international. Ensuite, les coopérations décentralisées et la finance à impact, un sujet encore peu accessible aux actrices de terrain. La troisième table a exploré la transmission des savoirs ancestraux comme leviers d’adaptation. Enfin, la dernière s’est concentrée sur les innovations concrètes, souvent portées par des entrepreneures locales.






Parmi les intervenantes : Nathalie Chatton, Kadia Sylla Moisson, Claudine Leprince, Charlotte Libog, Audrey Peguret, Fatoumata Ly, ou encore Marie-Pierre Nyatanyi. Des profils certes variés, mais une même orientation : mettre l’expertise au service du terrain. Certaines sont issues du monde institutionnel, d’autres travaillent dans l’humanitaire, la tech ou les réseaux communautaires. Toutes ont insisté sur la nécessité de construire des politiques climatiques plus inclusives et mieux coordonnées.
Bruno Fuchs, député et président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, a pris part aux échanges en tant que « grand témoin ». Il a salué la démarche de MClimat, rappelant que la diplomatie climatique française avait encore des efforts à faire pour intégrer les dynamiques de genre dans ses priorités. Son intervention a été bien accueillie, tout en laissant apparaître une attente forte du public : que les engagements politiques se traduisent par des soutiens concrets sur le terrain.
Le défi désormais est de maintenir cette dynamique. D’élargir le cercle. De faire en sorte que ces voix, aujourd’hui audibles dans un cadre institutionnel, trouvent leur place dans les politiques publiques à toutes les échelles.