Ce projet a pour objectif d’accompagner les acteurs dans l’analyse du potentiel de financements innovants, notamment à travers les approches de certificats de biodiversité et de paiements pour services environnementaux. Doté d’un budget de dix millions d’euros, dont 400 000 euros spécifiquement alloués au Congo, Biodev 2030 se veut un prolongement des engagements pris lors de sa première phase. La mise en œuvre est assurée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), sous la coordination d’Expertise France et financée par l’Agence française de développement (AFD).
Le projet est une approche expérimentale de Cde la biodiversité, déployée dans quinze pays pilotes, dont le Congo. Il vise à favoriser l’adoption de pratiques productives qui allient biodiversité et développement, en s’appuyant sur un dialogue multi-acteurs basé sur des données scientifiques.
La coordonnatrice nationale du WWF-Congo, Clotilde Ngomba, a souligné que Biodev 2030 favorise l’émergence d’une vision nationale commune pour transformer les pratiques productives en faveur de la biodiversité. La première phase, achevée fin 2022, a permis d’identifier les menaces et opportunités pesant sur les ressources naturelles dans divers secteurs, notamment l’agriculture, les mines et l’exploitation forestière.
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Le projet inclura également le soutien aux autorités publiques pour instituer un comité national consultatif sur la biodiversité. Ce comité facilitera la mise en place d’une plateforme de dialogue multi-acteurs, essentielle pour coordonner les efforts en faveur de la biodiversité.
Un dialogue national sera instauré pour explorer les opportunités offertes par les mécanismes financiers innovants. Ce processus identifiera un territoire pilote pour des échanges autour des enjeux sectoriels et de biodiversité, en lien avec d’autres projets existants et les dynamiques politiques locales. La ministre Soudan-Nonault a précisé que cette démarche enrichira les efforts en cours et structurera mieux les initiatives de conservation.
Le projet vise également à renforcer les capacités techniques et institutionnelles des acteurs locaux, tout en valorisant les enseignements tirés. Les résultats attendus contribueront à faire de Biodev 2030 un outil de référence pour l’intégration et la mobilisation des ressources financières, promu lors d’événements majeurs comme la COP et le Congrès mondial de l’UICN en 2025.
La ministre a mis en avant que le Congo abrite *145 000 km² de tourbières, désormais estimées à *165 000 km², ainsi que quatorze aires protégées représentant 13,6 % du territoire national. Avec plus de 2 millions d’hectares de forêts certifiées pour une gestion durable, le pays se positionne comme un acteur clé de la préservation de la biodiversité.
Elle a rappelé que le rapport de WWF de 2022 signale une chute alarmante de 69 % de la population d’animaux sauvages de vertébrés en moins de 50 ans. En adoptant le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal lors de la COP 15, les États, y compris la République du Congo, ont affirmé leur ambition de préserver la biodiversité, en intégrant celle-ci dans tous les secteurs économiques et en adoptant des pratiques durables.
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La deuxième phase du projet Biodev 2030 représente une étape cruciale pour la République du Congo dans sa lutte pour la préservation de la biodiversité. En renforçant le dialogue et en mobilisant des financements innovants, le pays aspire à un développement durable qui respecte et protège ses précieuses ressources naturelles.