De ces quatre présumés trafiquants, deux ont été appréhendés en possession des pointes d’ivoire, tandis que les deux autres, dont le greffier en chef du tribunal de Dolisie, ont été arrêtés quelques heures plus tard à la suite d’une dénonciation. Leur arrestation a été le fruit d’une opération conjointe entre les forces de gendarmerie du Niari et les agents de la Direction départementale de l’Economie forestière, avec le soutien technique du Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage.
Depuis plus d’un mois, les quatre individus font face à des accusations de détention, de circulation et de tentative de vente des pointes d’ivoire, qui sont des trophées provenant d’une espèce animale entièrement protégée, en l’occurrence l’éléphant.
Des audiences ont eu lieu les 8, 15 et 29 novembre au tribunal de grande instance de Dolisie, au cours desquelles ces individus ont reconnu les faits qui leur sont reprochés.
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Les trois pointes d’ivoire saisies avaient été découpées en neuf morceaux, parmi lesquels six portaient des marques de scellés provenant d’une affaire antérieure datant de 2021 au tribunal de Grande instance de Dolisie.
Les investigations ont révélé que le greffier en chef, ayant accès aux scellés, aurait dérobé ces derniers du magasin du tribunal pour les remettre à l’un des individus interpellés en vue de leur vente. La troisième pointe d’ivoire, découpée en trois morceaux, aurait été acquise par l’un des suspects au village Mbiribi, dans le district de Banda, toujours dans le département du Niari, pour être ensuite transportée à Dolisie en vue d’être commercialisée.
Le commerce illégal des produits de la faune est une menace majeure pour la survie des espèces animales sauvages à travers le monde. Le Congo, en tant que signataire de la convention de Washington, a promulgué la loi 37-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées. Cette loi stipule, à son article 27, l’interdiction formelle de l’importation, de l’exportation, de la détention et du transit sur le territoire national des espèces animales intégralement protégées et de leurs trophées, sauf dérogation spéciale de l’administration des eaux et forêts pour des besoins scientifiques ou de reproduction. Les contrevenants à cette loi s’exposent à des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme et à des amendes pouvant atteindre 5 millions de francs CFA.
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Le dénouement de cette affaire au tribunal de Dolisie suscite une attention particulière alors que la date fatidique du 13 décembre approche, et la communauté attend avec impatience de voir comment la justice traitera cette affaire de trafic d’ivoire qui menace la faune sauvage et la biodiversité.