Depuis les années 90, les entreprises ont compris que la réalisation du profit ne pouvait plus être leur unique objectif. Ce seul indicateur a contribué à leur déshumanisation, d’où la méfiance de certaines parties prenantes envers leurs actions marketing. Pour remédier à ce problème, les entreprises ont décidé de se tourner progressivement vers une nouvelle politique : la RSE. Si elle est adoptée plus facilement sur les continents voisins, la réalité est autre en Afrique.
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Comment est perçue la RSE en Afrique
Pour de nombreuses firmes, la RSE se limite uniquement au volet social : construction de points d’eau, fourniture des kits scolaires, approvisionnement en électricité, etc. Cependant, la politique RSE va bien au-delà. En effet, elle englobe 7 points fondamentaux à savoir : la gouvernance ; la loyauté des pratiques ; les droits de l’Homme ; les relations et conditions de travail ; l’environnement ; la prise en compte du client-consommateur, et pour finir la communauté de développement local.
Quels sont les progrès observés en RSE en Afrique ?
Malgré la réticence des entreprises africaines, on observe quelques améliorations en ce qui concerne l’adoption de cette solution au sein de ces dernières. Concrètement, celles-ci ont désormais l’obligation de publier des rapports d’audit en matière de RSE à l’intention des décideurs. Jadis, il était davantage question de les sensibiliser et de les former à cette idée.
À côté de cela, les organismes financiers tels que la Banque Mondiale ou l’AFD ont également pris le pas. En guise d’exemple, ils ont approuvés les Principes de l’Équateur qui stipulent que pour tout investissement supérieur à 10 millions $, les entreprises africaines concernées doivent obligatoirement prendre en compte les risques ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).
Pourquoi la politique RSE est-elle difficilement réalisable en Afrique?
Même s’il faut saluer les avancées dans ce domaine en Afrique, les efforts restent encore insuffisants pour le moment. Toutefois, certains pays tels que les Îles Maurice et la Tunisie réussissent à se démarquer. Parmi les facteurs de contrainte, on note :
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- L’absence d’une politique gouvernementale axée sur la RSE dans les pays africains
Il est vrai que la RSE concerne davantage les entreprises du secteur privé. Néanmoins, il faudrait que chaque Etat accompagne ces dernières via la mise sur pied de lois sur la question. Cela permettra de fixer un cadre légal et réglementaire d’exécution.
- L’ignorance des contours de la RSE
Dans la plupart des cas, les firmes disposent de connaissances rudimentaires au sujet de la RSE. De fait, peu d’entre elles l’exploiteront véritablement. Aussi, une grande partie ne voit la RSE que comme un frein à leurs activités. Et pourtant, il s’agit là d’opportunités à saisir pour acquérir un avantage concurrentiel sur leur marché.