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L’UNESCO veut protéger les journalistes environnementaux et lutter contre l’impunité

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a récemment lancé un appel crucial à toutes les organisations à but non lucratif pour soumettre des propositions visant à renforcer la protection juridique des journalistes qui se consacrent à la couverture des enjeux environnementaux et à réduire l'impunité des crimes commis à leur encontre.

by Patricia Angonemane

Une récente étude menée par l’UNESCO en collaboration avec la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a mis en lumière des tendances alarmantes concernant la sécurité des journalistes travaillant sur les questions environnementales. Les résultats de cette étude, qui a porté sur 905 journalistes, ont révélé une augmentation inquiétante des actes de violence et d’intimidation dirigés contre ces professionnels de l’information.

Depuis 2009, au moins 204 journalistes et organes de presse traitant des questions environnementales ont été la cible d’attaques judiciaires, y compris des poursuites stratégiques contre la participation publique. Des gouvernements ont engagé des poursuites pénales contre 93 d’entre eux, entraînant l’emprisonnement de 39 journalistes, principalement en Asie et dans le Pacifique, en raison de leurs reportages sur l’environnement. Par ailleurs, des procès en diffamation sont également fréquents, avec au moins 63 cas recensés en Europe et en Amérique du Nord.

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Pour faire face à ces défis pressants, l’UNESCO a présenté lors de la Conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2024 à Santiago du Chili une feuille de route mondiale pour l’information en tant que bien public dans le contexte de la crise environnementale. Cette initiative vise à renforcer la sécurité des journalistes travaillant sur les questions environnementales et à promouvoir l’intégrité de l’information en renforçant le soutien juridique et en finançant le journalisme d’investigation axé sur les crimes commis à l’encontre de ces reporters.

Grâce à la contribution de 20 donateurs, le Fonds mondial pour la défense des médias (GMDF), géré par l’UNESCO, soutient les organisations à but non lucratif qui travaillent à renforcer la protection juridique des journalistes et à promouvoir la liberté des médias par le biais d’un journalisme d’investigation pertinent et de contentieux stratégique.

Cette année, l’UNESCO lance un appel spécifique aux partenariats axés sur la défense du journalisme environnemental en améliorant la protection juridique et en réduisant l’impunité dans les cas de crimes commis à l’encontre de journalistes couvrant l’environnement. Les propositions devront contribuer à renforcer les mécanismes nationaux de protection, à soutenir le journalisme d’investigation et à renforcer les structures favorisant le contentieux stratégique pour protéger les environnements médiatiques indépendants, libres et pluralistes.

Cet appel à partenariats est ouvert aux entités à but non lucratif spécialisées et actives depuis au moins deux ans. Les propositions doivent être soumises avant le vendredi 18 octobre 2024 à 23 h 59 GMT+2.

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Le Fonds mondial pour la défense des médias, administré par l’UNESCO, a joué un rôle crucial en finançant environ 150 projets dans le monde entier au cours des trois dernières années, soutenant ainsi plus de 8 000 journalistes, 1 400 avocats et 300 organisations médiatiques.

Cette initiative de l’UNESCO vise à garantir la protection et la sécurité des journalistes environnementaux tout en luttant contre l’impunité des crimes commis à leur encontre, renforçant ainsi la liberté de la presse et l’intégrité de l’information dans le contexte de la crise environnementale mondiale.

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