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Gambie, les usines de farine et d’huile de poisson entrainent une surpêche accrue

by AfriVe

La ville de Sanyang au Sud-Ouest est une zone touristique qui fait face à des difficultés qui mettent à mal les populations locales en raison de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) pratiquée par les navires industriels étrangers et surtout des activités d’une grande entreprise étrangère produisant de la farine et de l’huile de poisson, Nessim Fishing And Fish Processing Co, installée depuis 2017.

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En effet, les pêcheurs artisanaux sont acculés par les plus grands qui franchissent les zones qui leurs sont interdits. Des débordements que la marine gambienne n’arrive pas à surveiller à cause de l’insuffisance des patrouilles. Le secteur de la pêche représente 12% du PIB en Gambie et fournit des emplois à plus de 300 000 personnes et donc le pillage illégal des navires étrangers affecte les moyens de subsistance de la population locale, qui dépend de la pêche pour vivre. Un risque d’insécurité alimentaire est signalé car le poisson qui couvrait 50 et 50% de leurs besoins est de plus en plus rare. L’usine Nessim cible deux espèces de poissons dans sa pêche, les sardinelles et le bonga, des espèces qui constituent une source de revenus essentielle pour des habitants du littoral ainsi qu’une source de protéines. Elles sont autant sollicitées car elles sont transformées en farine et en huile où ils servent à nourrir les animaux d’élevage et les poissons voraces de l’aquaculture en Europe et en Asie. Environ 19 300 tonnes de poissons sont exportées chaque année par ces usines de farine et d’huile.

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En plus de ces pertes des ressources halieutiques, cette surpêche entraine des dégâts sur le plan agricole.  Les exploitants agricoles déplorent justement une chute de productivité de leurs terres en raison de la prolifération des insectes qui détruisent leurs cultures. Le secteur hôtelier aussi n’est pas en reste. Les odeurs nauséabondes en provenance de l’usine Nessim entraine une perte de la clientèle. Le rapport d’Amnesty International recommande aux autorités gambiennes de doter la marine des ressources nécessaires pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, d’étudier en profondeur l’impact socio-économique et environnemental des populations locales vivant de cette activité.

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