Dans un communiqué publié le 24 août sur sa page Facebook, l’entreprise a indiqué avoir acquis un domaine de 1 000 hectares dans la vallée de Samandéni, à l’ouest du pays. L’objectif est d’y produire du coton afin de sécuriser une partie de ses approvisionnements.
Historiquement, la production cotonnière burkinabè repose sur des dizaines de milliers de petits exploitants regroupés au sein de groupements de producteurs de coton (GPC). Les sociétés cotonnières (SOFITEX, SOCOMA et FASOCOTON) n’avaient pas vocation à cultiver directement la fibre. Leur rôle s’articulait plutôt autour de l’approvisionnement en intrants, de l’appui technique, de l’achat et de la collecte du coton, de l’égrenage ainsi que de la valorisation des sous-produits.
En s’impliquant désormais dans la production, la SOFITEX rompt donc avec ce schéma établi. Cette évolution illustre cependant une volonté d’adaptation à un contexte marqué par une baisse persistante de la production nationale.
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Selon les chiffres officiels, la campagne 2024/2025 s’est soldée par une récolte de 292 660 tonnes de coton graine, soit une chute de 24 % par rapport à la saison précédente (386 794 tonnes). Cette contre-performance signe la troisième baisse consécutive depuis 2021/2022, accentuant les inquiétudes autour de la filière, longtemps considérée comme un pilier de l’économie burkinabè.
Pour redresser la tendance, le gouvernement a fixé des ambitions élevées. L’exécutif vise une production de 550 000 tonnes de coton graine pour la campagne 2025/2026, actuellement en cours. L’interprofession a, de son côté, annoncé un objectif d’accroissement de 55 % des superficies emblavées, pour atteindre 536 425 hectares au cours de cette campagne, selon les données du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA).
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Dans ce contexte, l’initiative de la SOFITEX apparaît comme une contribution directe à l’effort national de relance. En s’impliquant dans la culture, l’entreprise pourrait non seulement sécuriser ses approvisionnements en fibre, mais aussi servir d’exemple à d’autres acteurs, publics comme privés, dans la diversification des modèles de production.
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