Cette dynamique s’inscrit dans le cadre d’une offensive économique des nations du Golfe, désireuses de diversifier leurs économies au-delà des hydrocarbures.Une Croissance Remarquable des Échanges Commerciaux
Le rapport, intitulé Rising Gulf investments in Africa: Unlocking opportunities and navigating challenges, met en lumière une augmentation significative des échanges bilatéraux. En comparaison avec 2016, la valeur du commerce a plus que doublé, passant de 57,7 milliards de dollars à 121 milliards de dollars. Les exportations africaines vers le CCG ont également connu une hausse marquée, passant de 28,3 milliards de dollars en 2016 à 69,4 milliards en 2023. De leur côté, les importations en provenance des pays du Golfe ont atteint 51,5 milliards de dollars, contre 29,4 milliards en 2016.
Les principaux partenaires commerciaux de cette dynamique incluent des pays comme l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, le Maroc, le Soudan et l’Érythrée, qui tirent parti de cette nouvelle ère de collaboration.
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Le rapport souligne également que les pays du CCG ont intensifié leurs investissements directs en Afrique dans le but de réduire leur dépendance aux recettes des hydrocarbures. Entre 2012 et 2022, ces investissements ont dépassé 100 milliards de dollars, avec les Émirats arabes unis en tête, suivis de l’Arabie saoudite et du Qatar. En 2023, 73 nouveaux projets d’IDE, totalisant plus de 53 milliards de dollars, ont été annoncés, mettant en avant l’intérêt croissant des pays du Golfe pour les opportunités offertes par le continent.
Ces investissements, souvent orchestrés par des fonds souverains comme le Public Investment Fund d’Arabie saoudite ou des entreprises telles que Mubadala des Émirats, se concentrent sur des secteurs à rendement immédiat tels que l’immobilier et l’agriculture destinée à l’exportation.
Afreximbank souligne que l’engouement des pays du CCG pour l’Afrique se fonde sur une perception selon laquelle le continent sera un moteur clé de la croissance mondiale dans les prochaines décennies. Avec ses ressources naturelles abondantes, une classe moyenne émergente et une forte croissance démographique, l’Afrique est perçue comme un vaste marché en devenir. Le PIB nominal du continent devrait passer de moins de 3 000 milliards de dollars à 14 000 milliards d’ici 2050, soutenu par une croissance annuelle projetée entre 4% et 5%.
La population africaine, qui devrait doubler pour atteindre 2,4 milliards d’habitants d’ici 2050, inclura une proportion significative de jeunes connectés et productifs, faisant de l’Afrique une terre d’opportunités sans précédent.
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Le rapport d’Afreximbank met en lumière une transformation économique majeure en cours entre l’Afrique et les pays du Golfe. Avec des échanges commerciaux et des investissements en forte croissance, cette collaboration pourrait s’avérer bénéfique pour les deux parties. Cependant, il est essentiel de veiller à ce que les avantages de ces investissements profitent également aux populations africaines, en favorisant un développement durable et inclusif.