La première évaluation mondiale des écosystèmes de mangrove réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est sans appel : environ 50% des mangroves dans le monde risquent de s’effondrer dans les années à venir. Cette disparition serait la conséquence directe des activités humaines, notamment la déforestation, l’urbanisation, la pollution et la construction de barrages. Le changement climatique, avec l’augmentation de l’intensité des tempêtes et l’élévation du niveau marin, représente également un risque majeur pour ces écosystèmes essentiels.
Menée par plus de 250 experts dans 44 pays, cette étude souligne l’urgence d’agir pour préserver les mangroves, qui jouent un rôle crucial en stockant d’importantes quantités de carbone et en réduisant les risques de catastrophes côtières. Selon Grethel Aguilar, directrice générale de l’UICN, cette première évaluation mondiale « souligne le besoin urgent d’une conservation coordonnée » de ces écosystèmes.
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Au total, environ 20% des écosystèmes de mangrove sont classés comme « en danger » ou « en danger critique d’extinction », et donc gravement menacés. Le reste des écosystèmes étudiés est classé en situation de vulnérabilité. « Leur disparition serait catastrophique pour la nature et les populations », a mis en garde Angela Andrade, présidente de la Commission de la gestion des écosystèmes de l’UICN.
Les mangroves sont principalement menacées dans le sud de l’Inde, au Sri Lanka et aux Maldives. Au niveau mondial, elles recouvrent environ 15% des côtes, soit une superficie d’environ 150 000 km².
Selon l’étude, ces écosystèmes exceptionnels rendent de nombreux services à la population, notamment en réduisant les risques de catastrophes côtières, en piégeant le carbone et en alimentant le secteur de la pêche. Ils sont capables de stocker 11 milliards de tonnes de carbone, soit environ trois fois la quantité de carbone stockée par les forêts tropicales de taille comparable.
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La publication de cette première évaluation mondiale des mangroves intervient à l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité, célébrée le 22 mai 2024. Elle souligne l’urgence d’agir pour préserver ces écosystèmes menacés, afin d’éviter des conséquences catastrophiques pour la nature et les populations qui en dépendent.